Retour sur les compétitions après quasi une année de disette dans la discipline ! Enfin de la compétition malgré le COVID !!!
félicitations aux organisateurs !!!
voici donc le résumé de Fred qui a participé au format L et Mattéo au format S.
En effet, pour Mattéo, aucun tri depuis septembre dernier sur le triathlon des Vieilles Forges. Malgré tout, le sentiment de reprise est partagé entre le plaisir de l’effort retrouvé et la météo exécrable du week-end (50 mm tombés entre vendredi et dimanche midi par intermittence avec parfois de fortes averses).
Si le départ de la course S ayant lieu samedi 17h30, était donné sous un ciel nuageux mais sans précipitation, il n’en sera pas de même sur le partie cycliste. Effectuée sur route humide, la prudence est de mise sur parcours vallonné et technique dans la première partie. Suite à une très bonne natation, Mattéo parti en 3ème vague (du coup dans les 60 premiers) ;il sort au alentour de la 20ème place. Il enchaîne avec le vélo et fait bonne figure. A pied, il grappille encore quelques places pour prendre la 10ème place scratch au classement provisoire.
Mais par le jeu des départs par vagues, cela fera finalement une 21ème place scratch, mais surtout un podium avec la 3ème place cadet. Bravo Mattéo !
Le lendemain place à l’épreuve phare le XL, pour lequel le spectacle des paysages grandioses et du plateau pro en présence laisse présager un grand moment de sport. Il n’en sera rien. De paysages, il n’y aura, la faute à une météo exécrable générant de nombreuses défections au niveau des favoris. Pour ma part, au moment de la préparation, le doute est le sentiment dominant. Les pluies diluviennes s’abattant sur l’aire de départ minent le moral. Pour cette épreuve, nous avons tous le même adversaire : l’hypothermie.
En commençant, par cette natation dans la Bourne à la confluence de l’Isère, ces dernières pluies ont, à n’en pas douter, contribuées aux 17 petits degrés annoncés. À ce moment, il pleut et nous sommes tous massés dans le parc à vélo. Ma seule obsession : emmagasiner de la chaleur, pour retarder un maximum ce moment où le froid prendra possession de mes extrémités. Par expérience, je sais que cet instant sera inévitable. Vêtu de ma combinaison néoprène, je garde, mes gants, mon coupe-vent, mes chaussettes et mes chaussures jusqu’au dernier moment pour procéder à des mouvements d’échauffement. C’est efficace ! Au moment, de m’engouffrer dans les eaux froides de la Bourne, à défaut d’être confiant, je suis chaud, au sens propre, bien sûr 😉. Le froid est saisissant ! Mais hormis, la désagréable sensation de fraîcheur sur le faciès, géré par quelques coup de bras façon water-polo, c’est parti pour une première boucle de 1100m qui se passe plutôt pas mal. Parti volontairement en dernière vague, je me replace assez vite au cœur du peloton. La deuxième boucle se fait dans un état d’esprit plus positif. A cet instant, je suis sûr terminer la première étape de ce triathlon. 2200m bouclés en 42′. Dans ces conditions, je suis satisfait !
Bien sûr la première transition est compliquée. Mais bien préparé. Je savais que je ne sentirai plus mes pieds, ni mes mains, donc mes surchaussures étaient déjà en place sur les chaussures, les gants à la retourne pour un enfilage express, un maillot, mon coupe-vent et une casquette pour préserver ma tête et ma nuque des averses. J’ai froid, mais le parcours vélo débute de but en blanc par une ascension raide. En fait, 4 côtes pour être exact avant d’attaquer le plat de résistance. Les descentes sont relativement courtes, donc je commence à me réchauffer. Je gère l’allure, perds quelques places. Je sais que la journée va être longue !
Après déjà quelques 600m de dénivelé arrive la première grosse difficulté : le col de la machine 10km pour 700D+. Effectué dans le brouillard, il ne peut plus, je n’ai plus froid aux mains. Cela me rassure pour la descente à venir, que je sais technique. Va falloir avoir de la poigne pour freiner efficacement. Petit arrêt au sommet pour enfiler le gilet sans Manche. Mais, au sommet, une nouvelle averse, on n’y voit pas à 20m à cause du brouillard, la route est couverte de feuilles. Et là j’ai froid, mais malgré le fait d’être sur la défensif, je reprends un à un ceux qui m’avaient doublé dans la montée. Les jantes souffrent et font un raffut du diable. Je m’arrête pour un contrôle visuel RAS (après nettoyage du vélo à la maison, je me suis aperçu que des particules d’aluminium de ma jante avaient incrusté les patins). Arrivé environ à 500m d’altitude on ressort des nuages et regagne quelques degrés. Vient une zone de transition à profil descendant permettant de se mettre un peu sur les prolongateurs. Puis l’ascension du col du mont Noir 20km 1200m D+.
Les 8 premiers kms ont une pente douce et s’effectuent sur le 50 dents, de quoi se réchauffer, surtout que le soleil fait sa première apparition. S’en suit une longue procession de 7km vers le col de Romeyère, avec des pentes à 5-6% avant de bifurquer vers le sommet du parcours, le col du mont Noir à 1421m. 5km à 7% de nouveau sous la pluie. Je ne me sens pas très efficace, les pieds toujours engourdis par le froid (je ne les retrouverai qu’à la CAP). Légèrement en dessous de l’allure prévue, je reperds quelques places en me disant que les conditions seront plus favorables sur la CAP et qu’il sera toujours tant de se refaire. Dans la descente les conditions sont similaires au col de la Machine. Mais même si je suis frigorifié, c’est dans ces portions que je suis le plus efficace. La fin de la descente et presque sèche et pour la première fois aujourd’hui je prends plaisir sur le vélo. Les derniers kilomètres sont plus roulants de quoi remettre le 50 dents et se reposer sur les prolongateurs en vu de la CAP. Il fait 20 degrés et la pluie semble nous avoir quitté pour de bon.
La deuxième transition est beaucoup plus rapide que la première. Je termine la banane entamée à T1 et me lance dans l’ascension du viaduc unique grosse difficulté du parcours pédestre 35mD+ en 700m (ça pique un peu). À ce moment, je me fais reprendre par la 2ème féminine qui entame son 2ème tour, elle prend rapidement le large, mais une fois sur le plat, je pose ma foulée à 4’30/km en contrôle des pulsations <140bpm et je reviens tranquillement sur elle, pour repasser devant. 1er tour en 33’15. J’accuse un peu le coup au 10ème km, coup classique. C’est maintenant que la course se joue, au mental. Rester concentré, ne pas ralentir, s’hydrater, continuer à s’alimenter. 2ème tour en 33’55 tout en gestion, la foulée est encore efficace. A 3km du but tout est ok, je jette mes dernières forces dans la bataille pour clore le 3ème tour en 33’15 même marque qu’au premier. Je boucle l’épreuve en 7h19, 41ème scratch. Je visais plutôt 7h, mais au vu des conditions le bilan est plutôt positif. J’ai appris encore dans cette épreuve à repousser mes limites, surtout face au froid. De quoi engranger de la confiance pour les situations difficiles.